Bonnet.                                    163
autour de laquelle tant de bruit s'était fait, ne paraît pas avoir répondu aux espérances qu'en avait conçues Audinot. Elle joua pourtant avec succès Y Amour dans les Leçons de l'amour (io juin 1780), et la Fée Diamantine dans le Prince noir et blanc, féerie en deux actes, mêlée de dialogues, musique et danse, par Audinot et Arnould-Mussot, représentée le jeudi 3 janvier 1782. J'ignore ce qu'elle devint ensuite.
(ie Chroniqueur désœuvré, I, 2S33. —Journal de Paris, 3 janvier 1782.)
B ONNET (Joseph), frère de la précédente, acteur du boule­vard, faisait partie, en 1779, ^e *a troupe des Élèves de l'O­péra et passa au mois d'avril 1780 avec sa sœur au'théâtre de l'Ambigu-Comique.
Lundi 23 juillet 1780, une heure du matin.
Antoine Baret, fergent de la place Maubert, à la réquifition de Jean-Bap-tifte Cannehan, prépofé du fieur Lehoux, infpecteur de police, a arrêté Jofeph Bonnet, acteur chez le fieur Audinot, pour l'avoir trouvé couché fous la ga­lerie du fpectacle des Affociés (1). Relaxé.
{Archives des Comm,, n° 5->y2.)
voyant qu'elle foutenoit feule le fpectacle des Élèves pourroit l'accu fe r de la lui avoir ravie pour aider à fa chute et quc s'étant toujours conduit pour fon théâtre avec décence et honnêteté, il ne vouloit pas commencer à cette heure a donner matière à des reproches qui lui feroient trop fen-fiblcs, La dame Bonnet a perfifté, mais il n'a engagé la petite fille qu'au tems où il en avoit le droit. C'clT donc une jufticc qu'il cil néceflaire dc rendre au (leur Audinot. Quant & 1'égoïfra.c qu'il impute nu fieur Panfau, je ne le crois pas non plus, car fi Ie zéle ardent et le talent peuvent conduire a Ia fortune, le directeur des Élèves a bien droit d'y pretendre. Les aceufations de l'une et de l'autre part font donc fau (Tes ; mais comme le public, neutre dans cette difcuiTton. peut former des doutes téméraires, il doit être détrompé, ct voilà l'objet qui m'a fait mettre la main à la plume, pouvant feu 1 jeter dc la clarté fur cette affaire dont j'ai été a la fois le témoin et l'agioteur. Il eil encore nccclTaire dc dire quc comme on fait quc je fûts au fpectacle du lieur Audinot depuis dix années ct que, comme fon pensionnaire, j'écris ceci pour le flatter, je déclare que je. ne fuis plus a fon fpec­tacle ; qu'après lui avoir fait faire l'acquifition de la petite Bonnet, des affaires d'intérêt mc con­traignirent & le quitter pour entrer chez le fieur Nicolct, où je fais chaquc jour dc nouveaux efforts pour mériter dc plus cn plus l'indulgence dont le public m'a fouvent honoré.
q Signé : MiYEun. »
(t) Le pauvre Bonnet s'était grise cn sortant du théâtre,'ct il s'était endormi sous Ia galerie qui servait à faire la parade devant le théâtre des Associés. On avait joué ce sotr-la, à l'Ambigu-Comique : les Malices de VAntour, pièce précédée dc la Fête infernale ct suivie dc la Rosière, pantomime.